CAMPAGNE

La nourriture ou le loyer ?

Un panier alimentaire de base est hors de portée des travailleur-euses à faible revenu et précaires, des retraitées et des personnes à revenu fixe, ce qui les oblige à choisir entre la nourriture pour eux-mêmes ou pour leurs enfants ; la nourriture ou les médicaments ; la nourriture ou le loyer.

En 2022, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 10,3 %, une hausse encore plus forte pour les produits essentiels comme l’huile de cuisson (26 %). Cette année, les prix des aliments devraient encore augmenter de 5 à 7 %, soit près de 1 000 dollars de plus pour une famille de quatre personnes.

Le prix du chauffage domestique et de l’essence à la pompe a atteint des niveaux record en 2022, et devrait passer à 2 $/litre en 2023.

Les loyers ont également bondi, les grands propriétaires profitant de la pénurie de logements locatifs abordables et de l’absence de législation sur le contrôle des loyers dans tout le pays. L’an dernier, les loyers ont augmenté de 12,4 % au Canada.

La hausse des taux d’intérêt a créé une crise pour les nouveaux propriétaires qui ne seront pas en mesure de défrayer 1 000 $ de plus par mois qu’ils devront payer aux grandes banques lorsqu’ils renégocieront leur hypothèque cette année. En janvier, les cinq grandes banques ont indiqué qu’elles se préparaient à des défauts de paiement des prêts hypothécaires résultant de huit hausses de taux au cours des neuf derniers mois.

De plus, la politique de hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada prévoit et préconise la hausse du chômage et la baisse des salaires réels comme solution à l’inflation, malgré le coût pour les travailleur-euses, leurs familles et leur entourage. C’est également de cette façon que la Banque du Canada, le gouvernement et les plus grands employeurs prévoient discipliner les travailleur-euses et leurs syndicats à travers le pays. Les licenciements massifs ont déjà commencé, laissant les gens désespérés. D’autres licenciements sont à venir

Un seul emploi devrait suffire - pas les multiples emplois et les bas salaires que des millions de travailleur-euses sont obligés de se disputer pour s’en sortir aujourd’hui.

Qui en profite ?

En 2020, alors que 7 millions de personnes ont fait une demande de PCU et d’autres d’Assurance-chômage, les entreprises ont saisi l’occasion d’augmenter les prix et les profits. Les bénéfices après impôt des sociétés ont augmenté de 59 % pour atteindre 456 milliards de dollars en 2021, puis ont fait un bond étonnant de 523 milliards de dollars à la mi-2022. Cela inclut Loblaws, dont les bénéfices ont augmenté de 40 % en trois mois l’année dernière. Sobeys, Metro et Walmart suivent de près.

Les banques canadiennes ont également engrangé 57 milliards de dollars de bénéfices l’année dernière, distribuant 19 milliards de dollars aux cadres supérieurs, tandis que les propriétaires d’entreprises et l’industrie du gaz et du pétrole ont également affiché des bénéfices records.

Unissons-nous pour faire baisser les prix et les loyers !

Le Parlement a le pouvoir de faire baisser les prix et les loyers, et il doit le faire maintenant.

Ce qu’il faut, c’est une pression publique de masse pour les forcer à agir. Les mouvements syndicaux et démocratiques, les jeunes, les femmes, les personnes âgées, les agriculteurs, les chômeurs, les municipalités et bien d’autres doivent s’unir autour d’une campagne de masse pour faire baisser et geler les prix et les loyers. Il est dans notre intérêt commun de le faire.

Avec un gouvernement fédéral minoritaire, une campagne de masse qui mobilise le peuple dans la rue lors de rassemblements et de manifestations pour demander la baisse des prix peut forcer le gouvernement à agir. Une coalition pancanadienne d’organisations, avec le mouvement syndical en tête, pourrait être organisée et passer à l’action avant que d’autres travailleur-euses ne perdent leur maison, leur emploi et leur avenir à cause des profits et de la cupidité des entreprises. Les partis politiques comme le NPD, les Verts et Québec Solidaire peuvent également être poussés à l’action.